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Journée internationale du chien-guide 2025

Publié le 30 avril 2025

Initiée en 1992, le dernier mercredi du mois d’avril, cette Journée internationale vise à souligner le rôle primordial assuré par les chiens-guides dans la vie des personnes aveugles ou malvoyantes. Plus qu’un guide, ces chiens assurent la sécurité de leur maître en évitant les obstacles. Soutien moral de chaque instant, ils leur permettent aussi de mener une vie sociale épanouissante. Malheureusement, certains magasins, restaurants ou services de voiturier refusent encore trop souvent l’entrée des chiens-guides. C’est pourtant interdit par la loi (et ce, depuis plus de 10 ans). C’est ce que nous confirme Larisa. Cette trentenaire aveugle est (presque) toujours accompagnée de Dawson, son fidèle labrador.

Larisa, vous avez une vie très remplie, Dawson vous accompagne-t-il toujours ?

En juillet cela fera deux ans que Dawson est dans ma vie. Il m’accompagne partout : au travail (Larisa travaille à la DG Santé de la Commission européenne), au magasin, au pub, au parc, au restaurant, mais aussi à la salle de sport où il m’attend avec les employés de la salle qui l’adorent. Je l’emmène en voyage et donc à l’hôtel. Il m’accompagne également à l’opéra et au théâtre (où il dort). En revanche, je n’emmène pas Dawson à des concerts plus bruyants ou en discothèque parce que ce serait trop inconfortable pour lui.

Qu’est-ce que Dawson vous apporte ?

D’abord, l’autonomie dans la mobilité et la sécurité puisqu’il m’évite bien des dangers. Par exemple, à la gare de Bruxelles-Luxembourg, il n’y a pas de dalles podotactiles le long des voies. C’est terriblement dangereux, heureusement Dawson s’arrête à temps. Mais comment ferais-je si Dawson est malade et ne peut pas m’accompagner ? Ensuite, il est comme un petit dictionnaire, il connaît des tas de mots. Je peux lui demander de trouver la porte, l’escalier, le passage piéton, le portique du métro, etc. J’adore les animaux, je suis évidemment très attachée à Dawson. Lui et moi formons une équipe et je le considère vraiment comme un partenaire qui me soutient. Il fait partie de moi et il m’aide chaque jour à construire mon autonomie. Chaque jour est rempli de petites victoires. Ça ne me dérange pas de demander de l’aide et je suis très à l’aise avec ça. Il m’arrive souvent de voyager en groupe et avec Dawson, je peux être autonome et ne pas toujours demander aux autres de me guider.

Les passants vous proposent-ils encore leur aide quand vous êtes avec Dawson ?

Oui, car il arrive parfois qu’on se perde. Dans ce cas, ça on me propose assez rapidement de m’aider. Et puis, Dawson est tellement beau et adorable ! Il attire du monde…  Les gens viennent le caresser comme si c’était une peluche. J’ai du mal à dire non, surtout aux enfants, mais il faut bien expliquer qu’il travaille et ne peut donc pas être caressé. C’est aussi quelque chose qu’il faudrait faire savoir au grand public. Quand un chien porte son harnais, il travaille !

Dawson est-il accepté partout ?

Il arrive que non. Dans ce cas, je me sens comme au marché, obligée de négocier pour entrer quand même avec lui, rappelant que c’est la loi. C’est un problème qui se pose très souvent quand je veux prendre un Uber. De nombreux chauffeurs refusent, sans même argumenter, c’est juste non et ils repartent. Je dois alors en appeler un autre en espérant qu’il accepte et que ce ne sera pas trop long. Car c’est souvent le soir ou la nuit !
Parfois, si les gens sont disposés à écouter, je peux leur expliquer que d’abord c’est loi et qu’il n’y aura pas de soucis avec Dawson. Car la législation ne résout pas le problème. On nous dit qu’en cas de refus, il faut appeler la police, ok. Mais moi je n’ai pas envie de monter avec quelqu’un qui se retrouve obligé d’accepter la course. L’idéal serait, comme lorsque vous réservez un billet d’avion, de pouvoir mettre une option « Chien-guide » dans l’application. C’est déjà possible pour un animal de compagnie, mais un chien-guide n’est pas un animal de compagnie !
Il m’arrive aussi qu’on me refuse l’accès à un magasin où je me rends avec Dawson et des amis. On me dit alors que je n’ai pas besoin d’un chien puisque je suis avec d’autres personnes. C’est de la méconnaissance ! C’est comme si j’étais au tribunal, chaque jour, je dois défendre ma cause, expliquer pourquoi Dawson doit m’accompagner. Pour vivre une vie indépendante, nous devons malheureusement être activistes. Et c’est épuisant, on n’a pas toujours l’énergie.

Un dernier mot ?

Je voudrais proposer aux gens d’oser poser des questions et de dire oui plus souvent ! 

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