Technologie

Enfants et écrans : évitez les pièges

Publié le 08 septembre 2025

Grâce aux options d’accessibilité, tablettes et smartphones sont aujourd’hui parfaitement utilisables avec un handicap visuel, y compris par les enfants, mais à quel prix ? Christine Roisin, criminologue auprès du Délégué général aux droits de l’enfant, nous aiguille.

Quels sont les dangers auxquels un enfant s’expose en passant trop de temps devant un écran ?

Le numérique est un catalyseur puissant. Selon un communiqué que nous avons corédigé en 2024 avec l’Unité des droits de l’enfant de l’UNamur, les risques de violence sont à mettre au carré en ligne, notamment les cyberviolences sexuelles. Autre danger : l’atteinte à la vie privée. Les enfants aussi sont la proie de collectes massives de données, en remplissant des formulaires, mais aussi lorsque leurs parents les exposent. Il faut veiller à partager un minimum d’informations ou de photos de ses enfants. Flouter les visages n’est pas une sécurité puisque l’I.A. permet de déflouter facilement. Elle permet aussi de créer des vidéos pornographiques en utilisant seulement les visages des photos. Enfin, n’oublions pas l’impact du numérique sur la santé mentale et le problème des addictions que posent les écrans sur des cerveaux en plein développement.

Quels conseils donner aux parents ?

La meilleure façon de protéger n’est pas d’interdire. Il est, en revanche, primordial d’éduquer les enfants et les parents aux enjeux du numérique. En tant que parent, invitez vos enfants à être curieux et critiques face aux contenus qu’ils consomment. Invitez-les à se poser des questions, à réfléchir avant de partager des photos ou d’écrire un commentaire. Encouragez-les à protéger leur vie privée et accompagnez-les dans le réglage de leurs paramètres de confidentialité. Sensibilisez-les à identifier et refuser toute forme de violence numérique : quand l’enfant navigue sur les réseaux sociaux et qu’il y voit quelque chose qui le met mal à l’aise ou le choque, il doit pouvoir bloquer et signaler cette personne et en parler à un adulte de confiance. Enfin, encouragez les enfants à cultiver la bienveillance plutôt que la popularité sur les réseaux. Si votre enfant n’a pas l’âge d’avoir un smartphone, expliquez avec des mots adaptés pourquoi il faut attendre et parlez des risques encourus.

Et aux parents d’enfants aveugles ou malvoyants ?

L’environnement numérique n’a pas été pensé pour les enfants et encore moins pour les enfants en situation de handicap. Il y a donc un plus grand risque de fracture numérique. Aujourd’hui, 1 internaute sur 3 a moins de 18 ans, c’est la génération la plus connectée mais on oublie vite que cet univers numérique ne répond pas forcément aux besoins fondamentaux des plus jeunes, notamment en terme de protection. Rappelons aussi que les droits de l’enfant sont transposables au numérique, dont le droit à la non-discrimination. Tous les enfants ont le droit d’exiger des sites et des applications accessibles et de pouvoir surfer en toute autonomie, sans que leur bien-être soit menacé. Si ce n’est pas le cas, nous les invitons à le faire savoir.

Les balises 3-6-9-12 ans
- Pas d’écran ni de TV avant 3 ans.
- Pas de console de jeux personnelle avant 6 ans.
- Pas d’internet sans accompagnement avant 9 ans.
- Pas d’internet seul avant 12 ans.
Ces repères sont là pour guider, mais chaque enfant évolue différemment. L’essentiel reste d’accompagner, expliquer et créer un cadre rassurant.

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