Des parents rassurés, des enfants ravis !

La Ligue Braille propose des activités adaptées à l’âge et au handicap visuel des participants. Une offre qui séduit les enfants et leurs parents depuis de longues années !

Il y a 26 ans, la Ligue Braille organisait son tout premier stage autonomie, en été, pour ses jeunes membres. Aujourd’hui encore, cette semaine est un moment très attendu par les enfants comme leurs parents. Au fil des ans, d’autres activités, à d’autres moments de l’année, sont venues enrichir notre calendrier.

Si l’objectif reste l’acquisition d’autonomie, nous avons aussi à cœur d’offrir aux enfants l’occasion de se faire de nouveaux amis, de se dépenser en toute sécurité, de profiter de la nature et de muscler leur confiance en eux ! Le tout en stage résidentiel ou en journée pour ceux qui n’osent pas (encore) partir en vadrouille trop loin de leurs parents.

Notre expérience au service de leur autonomie

Sabrina est la maman de Raphaël, 11 ans. « Il participe aux activités de la Ligue Braille depuis maintenant trois ans et il adore ça. Quand 
je vais le chercher, il ne veut pas repartir. La toute première fois que je l’ai confié à la Ligue Braille, j’ai eu beaucoup de mal. J’ai pas mal pleuré, alors que pour lui, la semaine était passée trop vite (rires). Raphaël n’est pas très bavard, il parle peu de ce qu’il a fait quand il revient du stage, mais pendant la semaine, nous recevons tous les jours des photos du groupe sur WhatsApp. On voit bien que les enfants s’amusent, qu’ils découvrent plein de nouvelles activités et qu’ils sont heureux ». Raphaël a notamment participé au stage autonomie. « Il y a appris à couper sa viande tout seul, à cuisiner et à s’habiller seul dans un temps raisonnable. En tant que maman, ça m’aide beaucoup ». Grâce à la Ligue Braille, Sabrina a également rencontré d’autres parents d’enfants malvoyants avec qui elle peut échanger. « J’ai fait la connaissance d’une maman qui vit juste à côté de chez moi. Nous n’avions jamais eu l’occasion de nous parler. C’est un comble quand même ».

En stage, Raphaël retrouve son copain David qui est très malvoyant et se déplace en fauteuil roulant. Agnès, sa maman, apprécie l’offre d’activités de la Ligue Braille, « la première fois j’avais de nombreuses craintes, à cause de son handicap et de sa paralysie cérébrale. Mais tout s’est bien passé. Quand il revient, il est toujours très content. Il nous raconte tout ce qu’il a aimé faire, notamment prendre les transports en commun. » David confirme avec enthousiasme,  « quand j’habitais à Paris, je ne pouvais pas prendre le métro, il fallait toujours me porter. Maintenant je prends le métro et aussi l’ascenseur qui parle de la Ligue Braille, j’adore ! ».

Evan, 17 ans, malvoyant de naissance, a une grande expérience de nos stages. Inscrit dès ses 6 ans, il en garde de nombreux souvenirs : « nous étions en stage avec une animatrice super sympa, Michèle. Aujourd’hui, elle est responsable du Service loisirs, donc ça fait fort longtemps (rires). Je connais tout le monde, comparé à un stage ordinaire, je suis plus à l’aise et j’ai moins de mal à faire connaissance, c’est nettement mieux ! J’ai aussi appris des tas de choses : au stage « Tous à l’eau », on a appris à cuisiner, c’était fun et surtout fort utile. Au Fagotin, on nous a appris à fabriquer du fromage. Et aussi à prendre le train. Bref, à être autonome ». 

Julie, sa maman, confirme. « Quand Evan était petit, évidemment, nous le conduisions partout. Et puis on a décidé de mettre des choses en place pour qu’il apprenne à se débrouiller. C’est un grand travail, mais c’est obligatoire. Nous habitons à Mons et pour aller à la Ligue Braille, il faut prendre le train. C’est incroyable l’autonomie qu’il a acquise en allant à ces stages: regarder les horaires, s’organiser en cas de couacs, etc. Les animateurs de la Ligue Braille y sont pour beaucoup parce qu’ils peuvent attendre Evan et me tiennent toujours au courant par messages. Je suis pleinement rassurée et heureuse de voir qu’il s’en sort bien tout seul. C’est une grande liberté, pour lui comme pour nous. » Mais tout n’a pas toujours été fluide. « Quand je l’ai confié pour la première fois, j’étais sur la réserve. À l’époque, c’était compliqué de trouver des activités adaptées au handicap. J’avais peur que sa déficience visuelle dérange les autres enfants, donc j’ai tenté les stages de La Ligue Braille. Il y a pris confiance en lui, s’est fait de nouveaux amis. Lui, qui était plutôt solitaire, a pu faire de nouvelles connaissances. Ce qui est agréable, en plus de cette confiance en lui, c’est l’indépendance qu’il gagne. Quand il rentre, il nous montre ce qu’il réussit à faire seul et qu’il mémorise sur le long terme. »

Des animateurs aux petits soins

Séléna, animatrice au Service loisirs, accompagne les stages depuis 5 ans. « On se démène vraiment pour proposer de chouettes activités, toujours différentes et les retours sont positifs. Les parents nous font confiance et sont très contents de l’offre. Agnès, par exemple, était étonnée que David joue plusieurs heures à un jeu de société avec d’autres enfants. À la maison, elle a beaucoup de mal à le garder attentif si longtemps. La dynamique de groupe aide probablement. » L’autre aspect positif de ces stages, c’est la transversalité entre nos services, au service de l’enfant. « Typiquement, si durant une activité, on constate qu’il n’utilise pas sa canne blanche correctement, on va l’orienter vers les instructeurs en mobilité et le Service d’accompagnement pour corriger cela. Soit pendant le stage, soit après », explique Séléna. 

De la même façon, les ados qui, en stage, se posent des questions sur leur avenir professionnel peuvent être orientés vers le Centre de Formation Professionnelle ou le jobcoach de leur région.

L’enfant profite de moments de joie avec ses camarades, mais il peut aussi prendre part à des activités en famille. « Cette année, nous proposons une journée famille pendant les congés de détente, de printemps et d’automne. Les enfants partagent ces moments avec leurs parents, leurs frères 
et sœurs. Et les parents peuvent échanger sur leurs expériences. C’est une autre dynamique. » 

L’an dernier, la Ligue Braille a accompagné 1 344 enfants, adolescents et jeunes adultes de moins de 25 ans. Merci à leurs parents pour leur confiance !