Étudier avec un handicap visuel
Vous souhaitez étudier dans le supérieur ? Votre handicap visuel ne doit pas être un frein. Des aménagements raisonnables existent et la Ligue Braille vous accompagnera ! Les explications de Natacha, Saïda et Pauline, nos conseillères emploi et formation.
Depuis le décret relatif à l’enseignement supérieur inclusif, voté par la Fédération Wallonie-Bruxelles, les universités et écoles supérieures doivent proposer un Plan d’Accompagnement Individualisé (PAI), notamment aux étudiants en situation de handicap. La Ligue Braille collabore avec elles pour accompagner ses membres durant tout leur cursus.
« Avec ce PAI, les choses sont plus simples qu’avant, même si parfois, certains professeurs restent réticents, par manque de temps, de moyens ou parce qu’il y a plusieurs aménagements différents à gérer. Mais on s’adapte : je me souviens d’un étudiant qui devait rendre une présentation PowerPoint. Le professeur n’ayant pas accepté qu’il fasse une présentation alternative, cet étudiant est venu suivre 2 jours de cours au Centre de Formation Professionnelle pour apprendre à utiliser le programme. D’autres professeurs nous expliquent ne pas avoir le temps d’adapter les questionnaires de leurs examens. Si nous sommes prévenus à temps, nous pouvons le faire. On tente toujours de trouver des solutions ».
La Ligue Braille peut également vous aider en transcrivant vos cours en braille ou en grands caractères : « On peut aussi prêter du matériel, comme des ordinateurs avec des logiciels spécifiques ou des TV-loupes et plaider pour leur utilisation : j’ai accompagné une étudiante qui avait besoin de son smartphone pour son examen, mais les professeurs ne comprenaient pas cette demande. Notre Service d’information sur les adaptations techniques les a rencontrés pour leur expliquer l’importance du smartphone pour cette étudiante. Ensuite, tout s’est très bien passé, il faut parfois simplement expliquer les situations ».
Le Service d’accompagnement peut également guider l’étudiant lors de repérages dans les locaux ou sur les différents sites de l’école. « Je me souviens d’un étudiant qui a eu besoin que l’on installe des marquages sur la machine à laver de son kot qui était à commande tactile ». Bref, un accompagnement à la carte et toujours gratuit. Enfin, la Ligue Braille organise des sensibilisations à destination des autres étudiants, des professeurs ou des collègues de stage. Elle peut aussi les former au guidage, en cas de déplacement à l’étranger par exemple.
Nos 3 conseillères concluent : « un dernier conseil, toujours s’y prendre bien à temps. N’attendez pas d’avoir entamé votre cursus pour nous contacter. Rencontrons-nous avant pour évaluer votre projet, s’assurer qu’il est faisable, que vous n’allez pas vous retrouver coincé en cours de route. De même, on ne peut pas transcrire un syllabus en braille en 2 jours. Les écoles doivent donc nous les fournir bien à temps. Idem pour obtenir du matériel. Il faut anticiper ».
