Moez pose sur un quai de la gare du nord à Bruxelles.
Emploi

Aller travailler, déjà du boulot !

Publié le 01 janvier 2023

Moez est aveugle depuis 2016. Il vit, étudie et travaille à Bruxelles. Il termine son Master en droit de l’environnement et droit immobilier et travaille depuis 2 ans comme juriste chez Bruxelles Environnement. Moez suit également une formation en informatique à la Ligue Braille et fait de la musculation. Il bouge énormément et il y tient. Comme 73,2 % des personnes sondées dans notre enquête, Moez se déplace avec les transports en commun et comme 3 utilisateurs sur 4, il utilise Google Maps sur son smartphone.

Moez étudiait la médecine lorsqu’il a subitement perdu la vue, à l’âge de 23 ans. Pas question pour lui de cesser ses activités.
« J’ai immédiatement appris à utiliser la canne blanche et me suis réorienté vers le droit ».
Moez circule tous les jours dans Bruxelles, mais se rend aussi très souvent à Paris et en Tunisie, son pays d’origine. « Là-bas, la canne blanche est rare. Il n’y a pas de dalles podotactiles, ni de feu de signalisation sonore, parfois même pas de trottoir. Il faut être vigilant. En revanche, il y a toujours quelqu’un qui propose son aide. On aide moins à Bruxelles ».

La difficulté de déménager

Moez vit dans le centre de Bruxelles. Son bail arrive bientôt à terme, il doit quitter son appartement. Outre la difficulté de convaincre un nouveau propriétaire, le jeune juriste a une autre contrainte : rester dans ce quartier qu’il connait par cœur et où tout le monde le connait. Une précieuse sécurité. Car changer de lieu de vie impliquerait de recréer un tissu social et mémoriser les nouveaux trajets.

Moez peut faire du télétravail. Des navettes de bus le conduisent de la gare du Nord à son bureau. Un service offert à tous les travailleurs. Assez réticent au début, Moez n’hésite plus aujourd’hui à demander de l’aide. « Notamment pour savoir dans combien de temps arrive le métro. A Paris c’est annoncé, ça manque à Bruxelles.
On me demande souvent pourquoi je ne suis pas accompagné de mes parents. Mais j’ai 30 ans ! Je n’ai aucune envie d’être dans cette logique ».

Moez pose dans le bus
Moez dans la navette entre son lieu de travail et la gare

Que dit la loi ?

En Belgique, les employeurs doivent prévoir des « aménagements raisonnables » pour les travailleurs en situation de handicap, mais ils concernent principalement l’aménagement du poste de travail. Il n’y a pas d’obligation pour le trajet. Certains avantages fiscaux (diminution du taux de TVA, remboursement des taxes de mise en circulation) peuvent être octroyés par le Service public fédéral Finances à une personne en situation de handicap, à l’achat d’un véhicule. - www.handicap.belgium.be.

En Wallonie, l’AViQ intervient pour les trajets des travailleurs reconnus en situation de handicap, à hauteur de 15 centimes le kilomètre. Si le travailleur doit se déplacer en taxi, l’intervention correspond à la moitié du montant de la course. - www.aviq.be.

En région bruxelloise, le Service Phare intervient dans le remboursement des frais de déplacement, en fonction du handicap. Un aller-retour est octroyé par jour. L’employeur doit remplir un formulaire de prestations. - www.phare.irisnet.be.

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