Jeunesse

L’importance de la dactylo

Publié le 01 avril 2023

Pour bien utiliser un ordinateur, il est essentiel de savoir taper avec aisance et fluidité. C’est aussi vrai pour les personnes aveugles et malvoyantes. La dactylographie, compétence cruciale, est enseignée dès l’enfance, à la Ligue Braille.

La dactylographie à 10 doigts repose sur le principe que chaque doigt dispose de son propre emplacement sur le clavier. Cela permet de taper plus rapidement, sans faire de fautes de frappe et sans regarder le clavier (à l’aveugle). Marie-Jeanne Nachtergaele, responsable du Service néerlandophone d’accompagnement : « Les conseillers scolaires n’ont pas le temps d’enseigner la dactylographie et dans les cours privés ordinaires, les leçons ne peuvent pas être organisées en fonction des enfants aveugles et malvoyants ». Cette technique est enseignée par la Ligue Braille, en groupe, au Centre de formation professionnelle, mais aussi en suivi individuel.

Notre Service d’accompagnement peut intervenir très tôt, « généralement en fin de primaire », explique Adeline Fischer, responsable du Service d’accompagnement wallon. « C’est un plus, évidemment, pour utiliser l’informatique et prendre des notes au vol. Grâce à la dactylographie, l’enfant va d’abord pouvoir utiliser un ordinateur, ce qui est incontournable aujourd’hui. Il va aussi pouvoir prendre des notes, en cours et se concentrer sur ce que l’enseignant dit et pas ce qu’il écrit. C’est réellement incontournable ».

Apprentissage à la carte

L’apprentissage dure plus ou moins 6 mois. A raison de 26 leçons, une heure par semaine. « Nous pouvons dispenser les leçons en groupe, en fonction de la demande, nous faisons également du suivi individuel à la maison ou parfois aussi à l’école, en dehors des heures de classe, le mercredi après-midi ou pendant les vacances, par exemple, tout dépend de l’organisation de chacun. L’important est de ne pas surcharger l’enfant mais aussi de ne pas laisser passer trop de temps entre les leçons et surtout de s’exercer ».

Apprentissage ludique

Idéalement, il faut s’entraîner au moins 30 minutes par jour, tous les jours. Julie Dahlem, psychomotricienne à La Ligue Braille, enseigne la dactylo aux enfants. Consciente de son importance capitale, elle s’emploie à rendre son apprentissage plus ludique pour les plus jeunes. « Par exemple, je travaille avec des chansons. Je diffuse un titre en français qu’ils aiment et je les invite à écrire ce qu’ils entendent. Cela permet aussi de s’exercer à prendre des notes au vol. Je leur fais écouter la chanson à 3 reprises et on vérifie ensuite ce qu’ils ont entendu et ce qu’ils ont eu le temps d’écrire. C’est plus marrant que de faire les habituelles séries de lettres. Il ne faut pas oublier que cet apprentissage doit se faire en plus de tous les autres. Autant que ce soit amusant ».

Et le Braille ?

194 ans après son invention par Louis Braille, le braille reste l’unique système d’écriture et de lecture accessible aux personnes aveugles et malvoyantes. Il est également enseigné à la Ligue Braille. Malheureusement, il requiert une très bonne sensibilité au bout des doigts, ce qui n’est pas donné à tous. Les personnes diabétiques ou qui ont eu une carrière manuelle ont généralement perdu cette sensibilité. Aujourd’hui, on estime qu’une personne déficiente visuelle sur 5 est en mesure de lire le braille. Selon notre enquête sur la mobilité, présentée dans le cadre de la Semaine de la Ligue Braille, 28% de nos sondés trouvent que les panneaux en braille sont utiles. L’apprentissage du braille se fait généralement après l’enfance.

« Apprendre le braille quand on est enfant, c’est plus compliqué et très énergivore. En général, les enfants aveugles et malvoyants fréquentent l’enseignement spécialisé où le braille leur est enseigné. A la Ligue Braille, nous apprenons le braille à des élèves qui savent déjà lire et écrire. Généralement des adultes. Mais si une demande nous était faite pour des enfants nous le ferions, bien entendu » termine Aline Fischer.

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