Jeunesse

Autour de l’école

Publié le 01 avril 2023

Qu’est-ce que tu feras quand tu seras grand ? La question sonde les rêves et les aspirations des plus jeunes. Quels métiers, quelles formations sont accessibles aux personnes aveugles et malvoyantes ? La Ligue Braille intervient à chaque étape.

Une jeune fille tapant sur un clavier, suit les instructions de son professeur

Dès le départ

Julie Dahlem, psychomotricienne à la Ligue Braille, y propose des ateliers de psychomotricité relationnelle.
« Les enfants aveugles et malvoyants compensent énormément leur handicap. Souvent ils sont sur la défensive, ce qui provoque des tensions dans le corps. La psychomotricité relationnelle vise à favoriser l’expression de toutes les potentialités motrices, affectives, cognitives et relationnelles de l’enfant. Les séances que je propose sont pratiquement les mêmes que pour un enfant voyant et son parent. Ce qui change, c’est que ça se passe dans un local adapté, ici à la Ligue Braille, c’est-à-dire un local sécurisé où celui qui est malvoyant (parent ou enfant) peut distinguer les éléments, les accessoires et le sol. Une salle qui est sans danger et où chacun peut se laisser aller ».

un jeune garçon aveugle fait ses lacets tout seul.

La scolarité

La Ligue Braille apporte également son soutien aux enfants qui fréquentent l’enseignement traditionnel, notamment en donnant des cours de canne blanche, en faisant des repérages à l’école, sur le chemin de l’école, etc. La Ligue Braille dispense des cours de dactylographie et de braille et intervient, enfin, en sensibilisant les enseignants et la direction, notamment pour ’organisation administrative et scolaire. Un enfant malvoyant travaille souvent sur des feuilles plus grandes, avec de plus grands caractères. Il faut s’adapter, prévoir d’autres classeurs, etc. Cet accompagnement est donc réellement sur mesure et en fonction des besoins de l’enfant.

3 écoliers testent des lunettes de simulation de pathologie visuelle
La Ligue Braille organise également des sensibilisations dans les écoles.

L’adolescence, l’heure des choix

Quand arrive la majorité, ou à la fin de l’obligation scolaire, nos services prennent le relais et accompagnent les personnes aveugles et malvoyantes dans leur projet professionnel : accompagnement durant les études supérieures, recherche de formations qualifiantes, préparation au jury central ou formations en nos murs. 276 suivis ont été assurés l’an dernier. « Nous intervenons à plusieurs niveaux », explique Natacha Dupont, jobcoach pour les régions de Liège, Namur et Libramont. « D’abord en informant, en conseillant sur les formations et les orientations les plus opportunes. Nous pouvons trouver des accompagnateurs pédagogiques pour les étudiants, faire transcrire leurs cours en braille, renseigner les aménagements nécessaires au sein des bâtiments pour que l’étudiant puisse circuler, les aider dans leur recherche de stage et enfin, sensibiliser les professeurs et leurs condisciples ».
Cette année, Natacha accompagne de futurs éducateurs spécialisés, des assistants en psychologie, une étudiante en secrétariat de direction, une autre en communication, une future enseignante de français langue étrangère et un jeune homme qui a repris des études de marketing en cours du soir. « Ils ont un projet, savent ce qu’ils veulent faire et souvent ils s’accrochent fort. On constate cela aussi, au moment de les accompagner dans la recherche d’emploi. S’ils ne parviennent pas à se faire recruter, beaucoup décident de créer leur propre asbl ou de devenir indépendants. L’entourage est pour beaucoup dans cette attitude. Certains parents mettent des freins aux aspirations de leur enfant pour les préserver de déceptions. D’autres sont plus soutenants et lèvent les peurs et les barrières. Tant que le projet est réaliste, pourquoi pas ? Toutes les personnes aveugles et malvoyantes ne sont pas faites pour devenir massothérapeutes ou accordeurs de piano. Cessons avec les clichés ».

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